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L’INITIATIVE AFRICAIN STOP DEPIGMENTATION ÉCRIT UNE LETTRE OUVERTE AU CAPITAINE IBRAHIM TRAORÉ, PRÉSIDENT DE LA TRANSITION, CHEF DE L’ÉTAT

Ceci est une lettre ouverte de l’initiative africain stop dépigmentation au capitaine Ibrahim Traoré, parvenue à la rédaction de channel4-bf.com ce dimanche 4 février 2023.

La lettre intégrale de l’initiative africain stop dépigmentation au Capitaine Ibrahim Traoré ci-dessous.

   Excellence Monsieur le Président de la Transition,

L’initiative africaine stop dépigmentation (IASD), voudrait bien débuter cette lettre en saluant vos efforts inlassables dans la lutte contre le terrorisme et votre engagement constant en faveur d’un Burkina Faso véritablement indépendant. Votre leadership est une source d’inspiration pour notre Nation et pour les Peuples en lutte pour leur souveraineté.

Aussi, c’est avec un profond respect et une admiration sincère que l’IASD salue vos efforts constants en faveur d’un changement de paradigmes au Burkina Faso et votre vision audacieuse pour un Burkina Faso qui intègre harmonieusement nos valeurs traditionnelles et culturelles dans la quête d’un avenir prospère.

Excellence Monsieur le Président de la Transition,

En promouvant et préservant nos identités culturelles, vous jetez les bases d’une renaissance qui renforce notre intégrité en tant que peuple.

C’est justement à ce titre que nous nous permettons de porter à votre attention une problématique préoccupante qui affecte la santé publique au Burkina Faso, et plus particulièrement celle de la femme. Il s’agit de la pratique répandue de la dépigmentation, un phénomène qui prend des proportions alarmantes.

Excellence Monsieur le Président de la Transition,

Nous, membres de l’Initiative africaine stop dépigmentation (IASD), sommes un regroupement de jeunes engagés rencontrés sur les réseaux sociaux en 2021. La mission de notre association consiste à lutter efficacement contre la dépigmentation et à promouvoir la santé de la femme en conformité avec la loi N°64-2015/CNT du 20 octobre 2015 portant liberté d’association.

 À cet égard, nous souhaitons solliciter votre appui pour la mise en place de mesures législatives visant à interdire l’importation et la commercialisation des produits dépigmentants au Burkina Faso.

En effet, la quête de la beauté, souvent associée aux préoccupations féminines, a évolué avec la mondialisation, conduisant à l’amélioration voire à l’effacement des méthodes traditionnelles au profit de celles dites modernes. Cependant, nous sommes profondément préoccupés par l’ampleur croissante de la pratique de la dépigmentation, devenue le troisième problème de santé publique au Burkina Faso, selon le Professeur Jean-Baptiste Andonaba, titulaire de dermatologie et vénérologie au CHU de Bobo Dioulasso.

Excellence Monsieur le Président de la Transition,

L’interview accordée au Dr Awa Traoré révèle que ce phénomène, loin d’être nouveau, prend de l’ampleur de manière alarmante. En 2005, 44,30% des femmes au Burkina Faso utilisaient des produits dépigmentants. À Ouagadougou, ce taux est passé de 22% en 1997 à près de 40% en 2005, et à Bobo-Dioulasso, il était de 50% en 2005, atteignant près de 68% en 2016. Une étude menée entre 2016 et 2017 à Ouahigouya a montré que 73% des femmes utilisaient ces produits. Il est indéniable que ce fléau nécessite une action urgente et coordonnée.

Les résultats de la recherche du Dr Wosondoma Etienne Magloire Yabré, dans le cadre de sa thèse doctorat, soulignent une prévalence croissante de l’usage de produits dépigmentants, avec des conséquences néfastes sur la santé des femmes.

Les produits utilisés étaient principalement à base d’hydroquinone (81,6%), d’EDTA (8,33%), d’acide kojique (4,86%), de mélanges (11,12%), ou avaient une composition inconnue (14,58%). Ces produits étaient souvent d’origine douteuse, provenant de boutiques, de marchés, ou de marchands ambulants, dans près de la totalité des cas (98,96%). Des complications ont été observées chez 62,5% des utilisatrices, les plus courantes étant les dyschromies (85,87%), l’acné (17,39%), et les brûlures (10,32%). Cependant, la demande de soins était relativement faible, avec seulement 9 sur 184 utilisatrices cherchant une assistance médicale.

Les complications, les décès, la raréfaction des femmes au teint naturellement noir, et les cas d’usurpation d’identité, comme l’a alerté l’ex-Directeur Général de l’Office nationale d’Identification (ONI), Aristide BERE, témoignent de l’urgence d’agir (plusieurs cartes d’identités n’ont pas pu être délivrées à leurs propriétaires du fait de la non reconnaissance faciale de certains usagers).

Aussi, la recherche de la beauté s’étend malheureusement désormais aux nourrissons au Burkina Faso, exposant ces êtres vulnérables à des produits potentiellement nocifs. La dépigmentation des bébés est une pratique inacceptable, mettant en péril leur santé physique et psychologique à un stade crucial de leur développement.

Considérant ces faits, nous, membres de l’IASD, sollicitons votre intervention pour un plaidoyer auprès de l’Assemblée Législative de Transition (ALT) et du Gouvernement en faveur de l’adoption d’une proposition de loi ou d’un projet de loi visant l’interdiction de l’importation et la commercialisation des produits éclaircissants et dépigmentants au Burkina Faso.

Nous croyons fermement que cette action contribuera à préserver la santé des Burkinabè et à combattre efficacement le fléau de la dépigmentation qui affecte notre société. Nous sommes conscients de l’importance de votre rôle dans la protection des droits et de la santé de nos concitoyens, et nous espérons que vous soutiendrez cette cause cruciale.

Dans l’espoir que vous soutiendrez cette cause juste et nécessaire, nous vous prions d’agréer, Excellence, l’expression de notre plus haute considération.

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